Association L'Ange Bleu
A.N.P.I.C.P. (Association Nationale de Prévention et d'Information Concernant la Pédophilie)

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Victime d'abus sexuels, elle tend la main aux pédophiles

Le Courrier de l'Ouest (Ouest-France), 30 novembre 2009

Elle a été victime d'actes incestueux. Aujourd'hui, elle veut éviter aux pédophiles de passer à l'acte.

La session d'assises qui s'ouvre aujourd'hui est, une fois de plus, largement placée sous le signe de la criminalité sexuelle (lire par ailleurs). A l'heure où la lutte contre les violences faites aux femmes est devenue "une grande cause nationale" sous l'impulsion du gouvernement, le témoignage de Céline(1) rappelle que le viol en constitue toujours l'une des formes les plus odieuses.
Céline a failli sombrer. Elle renaît, même si la blessure ne se refermera jamais complètement. Victime dans son adolescence d'abus sexuels de la part de son beau-père, cette Bocaine de 22 ans commence à peine à refaire surface. Son action au sein de l'association L'Ange Bleu de Latifa Bennari, qui fait de la prévention auprès des personnes à tendance pédophile, agit sur elle comme un remède.
"A ma sortie de l'hôpital psychiatrique de Cholet, j'étais à la rue. J'errais avec mes sacs. J'avais lu le livre de Latifa(2). Je suis montée à Paris pour la rencontrer", raconte Céline, avec le sourire de l'espoir. La présidente de l'Ange Bleu l'a alors confiée à un pédophile abstinent, dans le Sud de la France. L'appréhension s'est vite dissipée. La jeune femme a compris qu'il fallait prendre le mal à la racine. "Il fallait que je trouve une raison de me battre. Je voulais que ce que j'ai vécu n'arrive pas aux autres."
Céline avait subi les outrages de son beau-père depuis l'âge de 12 ans, jusqu'à 15 ans. "Mon agresseur a toujours été dans le déni. Je ne pense pas que je pourrai lui pardonner. A la fin du procès, il est venu vers moi. Il m'a dit "pardon, mais je n'ai rien fait". Pour lui, j'étais une folle, une malade".
L'enquête et les confrontations avaient été laborieuses : "Je faisais celle qui allait bien, alors que ça n'allait pas du tout. Après le verdict, j'ai craqué et je suis tombée en dépression. Les 6000€ de dommages et intérêts ont été une vraie souffrance. Pour moi, c'était de l'argent sale. Devenue boulimique, en trois mois, j'ai tout dépensé en nourriture".

Du mal à sortir le soir

La victime a suspendu sa formation en BEP service aux personnes pour se consacrer à ses soins. Entre 17 et 18 ans, elle a passé quatorze mois en psychiatre à Cholet et a effectué plusieurs séjours à l'hôpital de Thouars. "Je faisais partie des murs. Les soignants, c'était comme une perfusion. Quand j'ai quitté la psychiatrie, j'ai pleuré".
Depuis deux ans, elle perçoit l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) et continue d'être suivie. "Depuis un an, j'ai mon logement, mais j'ai du mal à sortir le soir." Les douloureux souvenirs d'enfance reviennent par bribes à la vue d'une photo de famille. "Aujourd'hui, je suis encore en reconstruction. Je veux reprendre une formation en carrière sanitaire et sociale". Son rêve : devenir salariée de l'Ange Bleu, l'association qui l'a sauvée.
Actuellement bénévole de l'association de Latifa Bennari, Céline mène un travail d'écoute auprès de pédophiles abstinents. "Ce sont des personnes qui ont peur d'elles-mêmes, peur de leurs tendances, peur de passer à l'acte". Elle correspond aussi avec une personne incarcérée : "Elle me dit que ce que j'ai vécu est horrible".

L'Ange Bleu, le mal à la racine

"Il vaut mieux déployer tous les moyens possibles pour désamorcer une bombe que faire le constat des dégâts et déblayer les ruines", répète Latifa Bennari, fondatrice en 1998 et présidente de l'Ange bleu. "C'est la seule association au monde qui agit de cette façon". Car l'action de cette association peut paraître paradoxale alors qu'actuellement la réponse à la tendance pédophile est pénale, une fois que le mal est fait.
L'Ange bleu non seulement apporte son soutien aux victimes, mais elle développe aussi la prévention de la maltraitance sexuelle d'enfants par un travail d'écoute des personnes en proie à des attirances pédophiles.
Latifa Bennari a été très sollicitée ces dernières semaines par les médias sur les dernières affaires d'agression sexuelles. Elle considère que "la castration ne résout pas tous les problèmes". Son association reçoit des appels à l'aide comme celui-ci : "J'ai 26 ans, je me sens très mal dans ma peau depuis que j'ai découvert mon attirance pour les filles plus jeunes que moi (...) Le piège d'Internet s'est refermé sur moi avec son flot d'immondices (...) Depuis ma prise de conscience, je me suis refermé sur moi-même sans pouvoir évoquer ce malaise avec mon entourage. J'ai peur, peur de mes fantasmes, peur de devenir un monstre pervers...".

(1) Céline est un prénom d'emprunt pour préserver l'anonymat.
(2) "L'Ange Bleu, pédophilie : prévenir pour protéger", 2005, Editions du Rocher.


Pour soutenir Céline dans son action : lepapillonquipique(at)live.fr
Pour contacter l'Ange bleu : contact(at)ange-bleu.com, website : http://www.ange-bleu.com

© 2009, Le Courrier de l'Ouest, Jean-Jacques FOUQUET (bressuire(at)courrier-ouest.com) - 30 novembre 2009

 


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