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A Vézelay ce week-end : Délinquance sexuelle, agresseurs et victimes côte à côte

25 octobre 2011

Délinquants sexuels et victimes se sont retrouvés ce week-end dans le Vézelien. Une rencontre pour faire progresser leur réflexion et leur reconstruction.

«Il y a un père incestueux et son épouse, une jeune femme victime d'inceste, une personne dans l'addiction qui rencontre des jeunes homosexuels de façon fréquente, un dans l'inceste qui a fait huit ans de prison, un pédophile qui télécharge des photos d'enfants sans être passé à l'acte, une personne qui est dans l'addiction sexuelle et rencontre plusieurs fois par jour des homosexuels » : un peu à l'écart d'une partie des membres du groupe de parole qu'il anime à Orléans, Jacques Denizot, fait les « présentations ».

« On a toute la panoplie des délinquants sexuels, pas de violeur », résume le psychiatre orléanais.

« Cela s'apparente un peu aux alcooliques anonymes »

La dizaine de marcheurs, dont Latifa Bennari, présidente de l'Ange bleu, association nationale de prévention et d'information concernant la pédophilie, est partie de Sermizelles en milieu de matinée samedi et arrive au pied de la basilique. Dix kilomètres de marche, une visite de la basilique et du village, et des moments pour échanger avant de repartir dans le Loiret dimanche.

Depuis mai 2010, Jacques Denizot, médecin coordonnateur délinquance sexuelle, anime un groupe de parole d'une dizaine de personnes, une fois tous les quinze jours avec un psychologue et un artothérapeute.

« Cela s'apparente un peu aux alcooliques anonymes qui ont du mal à dire non et s'entraident pour être plus forts. Le groupe de parole leur permet d'évoluer vers la capacité à dire non à des choses qui ne sont pas morales et interdites », explique le médecin qui a baptisé le groupe Renpar, comme « renoncement et pardon ».

Et ne cache pas son appartenance à la communauté catholique.

« Les victimes sont honteuses, les coupables honteux Les actions d'entraide dans un groupe de parole permettent de restaurer leur image », poursuit-il, en remettant en cause l'approche de la société et de la justice :

« La justice fonctionne souvent en accentuant la victimisation et la culpabilisation, estime le psychiatre. Il faut que les choses soient nettes, que le coupable soit très coupable et la victime très victime. Elle fonctionne en termes de sanction et de réparation, mais elle n'apporte pas forcément la paix. »

Une paix, qui, selon lui, « peut se faire à partir du moment où la victime peut pardonner à l'agresseur et l'agresseur demander pardon. Pardonner c'est se souvenir sans souffrir. La société n'est pas dans le pardon et les gens restent dans leur situation. Ils continuent à souffrir une fois la sanction et la réparation passées. »

« Pardonner c'est se souvenir sans souffrir »

Jacques Denizot renvoie à d'autres systèmes « où quand le pardon est possible, on ne passe pas en justice ». Tout en reconnaissant que cette approche peut faire réagir, voire scandaliser.

« On est un peu dans l'aventure comme il y a 30 ans ceux qui s'occupaient des toxicomanes », ajoute le fondateur de Renpar.

À l'image, une fois encore, des alcooliques anonymes, un autre groupe de parole est en train de se mettre en place, s'adressant cette fois aux familles dont les membres ont des problèmes.

Par Christian Picardeau
christian.picardeau[at]centrefrance.com


© 2011, Lyonne.fr, Christian Picardeau - 25 octobre 2011



 


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