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Latifa, Gisèle et Catherine ont toutes trois subi des sévices sexuels pendant l'enfance. L'agresseur était un oncle, pour Gisèle et Catherine ; le respecté employé du père de famille, pour Latifa. Gisèle et Catherine laissent les larmes couler. Si les faits remontent à loin, chaque évocation rouvre une profonde blessure. A visage découvert, au fil d'interviews menées avec une grande délicatesse, elles racontent l'engrenage, les hontes, les craintes de petites filles seules face à l'horreur. Décrivent la perversité de leurs agresseurs, fins manipulateurs de leurs victimes et de leur entourage.
Pour décrire l'omerta qui règne sur les affaires de pédoÂphilie, la réalisatrice a rencontré Jean-Yves CenÂdrey, écrivain qui rompit le silence dans le village normand de Cormeilles, où des rumeurs disaient qu'un instituteur abusait de ses élèves depuis plus de dix ans. Un témoignage précieux et glaçant tant il prouve que, dans ce cas précis, il était aisé de mettre un terme à l'enfer vécu par des enfants qui avaient alerté leur entourage.
Latifa, elle, a transformé sa douleur en combat : elle est devenue présidente de L'Ange bleu, une association d'aide aux victimes d'abus sexuels et de prévention contre le passage à l'acte pédoÂsexuel. Le film aborde également la question du dialogue entre agresseurs et victimes, au sein du groupe de parole créé par L'Ange bleu. Un surprenant sujet dans le sujet, dont on peut regretter la concision.
(Voir et revoir le reportage "Innocence bafouée")
© 2012, Télérama, Marie-Hélène Soenen - 24 mars 2012
© 2005 : Association L'Ange Bleu - Conception : KANYOO - Développement : Willm N.
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